L'échopraxie ? Qu'est ce que c'est ?

 

 

 

 

 

 

Quelques explications simples de nos mots compliqués

Qu'est ce que l'échopraxie ?

Le terme echopraxie vient de la racine echo : "répétition" et praxie : "action". Il s'agit de l'imitation automatique et involontaire des mouvements de l'autre. Vous avez surement connu cette irrépressible envie de bailler en voyant quelqu'un le faire. Il s'agit là de la même chose, mais avec n'importe quel geste. Un échopraxique peut se gratter le nez parce que vous êtes en train de le faire par exemple. La plus part du temps l'imitation est quasi parfaite (hors trouble praxique). Elle n'a aucune valeur sociale ou fonctionnelle pour le sujet, qui agit de manière compulsive. Elle est a différencier de l'imitation du petit enfant, qui fait partie du développement ordinaire et qui lui sert à acquérir un grand nombre de nouvelles compétences.

Quelles en sont les causes ?

Pour l'instant pas de certitude. La théorie la plus probable met en avant un défaut d'inhibition au niveau pré-frontal de commandes motrices automatiques liées aux neurones miroirs

On peut retrouver des échopraxies dans l'autisme, la maladie de Gilles de la Tourette, des graves dépression, la schizophrénie, certaines maladies neurologiques, des traumatismes crâniens, des tumeurs cérébrales... 

A ce jour il n'y a pas, à ma connaissance, de traitement médicamenteux du symptôme en lui même. Il y a donc deux solutions :

  • Soit il y a une cause physiologique clairement identifiée et traitable, et on s'attaque donc au déclencheur plutôt qu'au symptôme (par exemple dans le cadre d'une tumeur cérébrale).
  • Soit on privilégie une approche psychothérapeutique : Les thérapies cognitivo-comportementales étant pour l'instant les mieux indiquées pour diminuer la fréquence d'apparition.

Echopraxie et apprentissages

Petit retour d'expérience personnelle :

L'échopraxie est un comportement que j'ai essentiellement rencontré dans ma pratique auprès d'enfants avec autisme. Pour ceux ayant un retard mental associé, c'est le type de situation où on utilise une "faiblesse" pour en faire "une force". 

L'échopraxie est un formidable point de départ pour les apprentissages par imitation. C'est d'autant plus précieux que l'enfant a des difficultés de compréhension. Cela demande par contre beaucoup de contrôle de soi-même et d'attention. En effet, si vous voulez montrer comment dévisser un bouchon, il ne faut faire que les gestes nécessaires à l'action. Ce qui veut dire inhiber tous les petits gestes inconscients, comme s'agiter sur sa chaise, remettre une mèche de cheveux en place... car il y a de fortes chances qu'ils soient imités aussi.

Cet apprentissage ne sera surement pas suffisant car il s'agit le plus souvent d'un apprentissage plaqué. L'enfant reproduit un mouvement sur lequel il ne met pas de sens ou de fonction. L'idée est donc, une fois que le geste est acquis, de le généraliser (après avoir appris à ouvrir la même bouteille, changer de bouteille, de bocal, de gourde...) mais surtout de le replacer dans un contexte fonctionnel (on ouvre le bocal où il y a des choses chouettes à l'intérieur) pour l'inciter à reproduire ce mouvement par la suite !


Si cet article vous a intéressé, rejoignez nous sur la page facebook du blog, ou inscrivez vous à la newsletter pour ne pas rater les suivants !

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    sekstelefon (mardi, 05 décembre 2017 15:26)

    genetliakon