Épuisement des enfants, laissons les souffler !

 

 

 

 

 

Quand le Burn Out touche aussi les enfants

 Il y a quelques jours je suis tombée sur une vidéo sur le burn out des enfants. Et là, j'ai envie de dire « RHAAAAAAAA » (commentaire ultra constructif je vous l'accorde). Et si on leur lâchait un peu la grappe de la réussite aux gamins hein ?

Si vous suivez un peu les groupes d'éducation sur les réseaux sociaux vous avez dû remarquer que de plus en plus les gens proposent des activités d'apprentissages sur les temps de loisir pour travailler des fonctions de plus en plus précises et isolées, et donc évaluables.

 

On se transforme au prix d'une immense énergie en super éducateurs, super psy, super instit... alors que eux ont juste besoin de parents un peu présents. Laissez les jouer, ils vont apprendre. Partez de ce qu'ils vous proposent, nourrissez les à partir de leurs envies et leurs curiosités, mais faites le parce que c'est amusant, parce que c'est dans le plaisir.

Aucun enfant n'a besoin d'arriver en petite section en sachant lire, ils ont besoin d'arriver en ayant envie de faire et découvrir.

 

Il s’intéresse aux lettres ? Fantastique ! Jouez avec. Il ne s'y intéresse pas ? Fantastique aussi ! C'est qu'il s’intéresse à autre chose tout aussi important, même si ce n'est pas dans une grille d'éducation nationale. Même si la voisine a offert des doudous des Alpha à son nouveau né pour qu'il se familiarise avec l'alphabet. Même si tata Josette vous rabâche qu'à son âge son cousin récitait les lettres en allemand. Ne vous laissez pas prendre par la pression sociale car c'est vous son rempart contre ça.

Sinon on se retrouve avec des messages du genre : « Bonjour, comment apprendre à mon 2 ans à écrire le mot CHAT ? On y a passé des heures il n'y arrive pas». Hey, ton deux ans il n'y arrive pas parce qu'il s'en tape l'éducation alternative d'écrire le mot chat ! Ce dont il a besoin c'est de courir après le chat, d'essayer de lui mettre de la pâte à modeler dans les oreilles pendant qu'on ne regarde pas, et de faire miaou voir s'il lui répond. Comme ça il a entraîné sa motricité globale, sa motricité fine, sa théorie de l'esprit, son adaptation dans la communication et toi tu peux lui apprendre l'empathie et pourquoi lécher son animal n'est pas hygiénique (même si ça développe le système immunitaire).  

Soyons clairs, je sais que ces parents sont des parents aimants qui veulent le mieux pour leurs enfants. Mais soyons tout aussi clairs, nos enfants ne sont pas bêtes. Quand on leur propose un plateau de dénombrement qu'on a préparé jusqu'à 2 heures du mat pour qu'il soit aussi efficace qu'instagramable on a forcement une attente dans notre regard. On observe, on note mentalement où il se plante pour améliorer l'approche, on est ultra content quand il réussi. C'est super sauf que plateau après plateau il apprend qu'on est heureux quand « il réussit ». Or un enfant ça veut nous voir fiers, heureux, alors il va tout faire pour répondre à nos attentes ce qui est déjà faussé car c'est une « réussite » sur un critère d'évaluation artificiel. L'autre risque est qu'il culpabilise face à l'échec. C'est comme ça que sans le vouloir on entretien cette pression de la réussite. Soyez fiers de le voir créer, imaginer, inventer. Félicitez le pour ses essais, pas ses résultats. Toutes ces fonctions sont encore plus importantes dans la vie.  

A l'école on va ensuite évaluer son travail par l'échec. Souligner en rouge ses erreurs. Noter ses lacunes. (Même so heureusement ça disparait de plus en plus chez les plus jeunes). Lui dire où il doit s'améliorer. Le faire entrer dans un système de notation qui va leur permettre de se comparer. Et souvent le définir à partir de ce qu'il ne sait pas faire. On a nous même été évalué de cette manière. Cela ne tue personne certes, mais cela gâche des potentiels. Ne reproduisons pas ça par réflexe avec nos enfants. Ils vont devoir se construire dans ces évaluations, dans la pression sociale, sous le regard permanent des autres, avec le risque permanent du faux pas figé dans les réseaux sociaux. Alors offrez leur des fenêtres pour souffler, pour relâcher, sans pression, sans attente, sans objectif. Des moments pour faire le vide, pour s'amuser, pour être eux même, pour s'isoler ou partager, pour décompresser, selon ce dont ils ont besoin. Laissez leur cerveau se reposer.

Quand aux pédagogies alternatives rappelez vous leur philosophie de départ. Ce n'est pas d'aller plus loin ou plus vite que la musique. C'est d'offrir un environnement dans lequel le potentiel des enfants peut s'épanouir pleinement, que ce soit au niveau des apprentissages mais également au niveau psychoaffectif.  Un environnement où ils sont heureux d'être et d'apprendre.

Si vous êtes sur ce blog c'est que vous êtes surement sensibilisés à tout ça. Alors vous aussi, criez avec moi « SCREUGNEUGNEU ! »

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Commentaires: 1
  • #1

    L. (lundi, 18 juin 2018 17:51)

    Il y a aussi ces enfants qu'on essaie de coller en sessad ou camps des le plus jeune voire le berceau sous prétexte qu'ils ont x ou y étiquettes parce qu'il faut rentré dans le moule, parce que le corps médical veut se border, parce que des parents pensent que vous formé avez plus de chance de faire avancer l'enfant alors qu'un milieu aimant est souvent plus nécessaire.... En fait dans cette société, il n'est pas bon être enfant avec ou sans étiquette car il faut grandir anormalement vite, dans une certaine norme... Donc dans tout les cas, nos têtes blondes sont trop sollicités au mépris de leur enfance... Je l'ai entendu de la bouche d'un médecin "mais ma bonne dame, ça n'est pas le plus important l'enfance, il faut pensé à l'avenir" sauf qu'une enfance gâchée, mal vécue, humiliante, ultra sollicitée, ultra médicalisée (les exemples sont trop nombreux) fait également des dégâts et conditionne la vie du futur... Laissons les grandir b###€_ de m#### lol