Soleils éteints

 

 

 

 

 

 

Protégez vos flammes, protégez vos soleils

Souvent on entend parler des « gens toxiques », des « pervers narcissiques » et autres joyeuses personnes qui consacrent leur vie à tirer celle des autres vers le bas. C'est un parent, un prof, un ami, un conjoint, n'importe qui de n'importe quel âge. De mon côté j'ai plutôt eu envie de vous parler de tous ces soleils éteints.

C'est l'histoire d'un petit soleil tout neuf, un soleil qui venait de s'allumer. Il brillait délicatement, d'une flamme douce et fragile qui ne demandait qu'à devenir un grand feu de joie. Ses parents l'aimaient de tout leur cœur ardent, et jour après jour, par de petits gestes, ils nourrissaient ce soleil pour qu'il brille plus fort que jamais.

Autour de lui le soleil voyait d'autres soleils. La plus part brillaient comme lui des flammes de l’innocence, comme si le feu ne devait jamais s'arrêter. Quelques uns avaient des flammes timides. Certains étaient déjà éteints. Si tôt. C'est étonnant un soleil qui s'éteint, il semble en falloir tellement et si peu à la fois pour que cela arrive. Ils traînaient leurs petites boules tristes au milieu des soleils qui brillaient, se réchauffant parfois à leur flamme, reprenant parfois un peu d'éclat dans la journée mais revenant de nouveau éteints après une nuit chez eux.

Notre soleil devenait de plus en plus grand, de plus en plus chaud, de plus en plus brillant. Il y avait bien des gouttes de pluie de temps en temps, des coups de vents, mais les flammes ne s'étouffent pas comme ça. Ses parents, ses amies ravivaient la flamme au besoin, et notre soleil illuminait son univers.

Tout le monde le trouvait beau. Tout le monde lui disait combien il brillait et qu'il était agréable de se rapprocher de sa chaleur et de sa douceur. Il traversait la vie en éclairant d'une nouvelle lumière tout ce qu'il approchait.

Un jour notre soleil rencontra un nuage. Un beau nuage, blanc, cotonneux, parfaitement assorti à lui. Ils jouaient à cache cache, il se reposait dans ses volutes, ils semblaient si complémentaires. Peu à peu le nuage changea de couleur, mais si doucement que le soleil ne le vit pas. Puis il commença à libérer quelques gouttes, de plus en plus, de plus en plus fort. D'averse en bourrasque ce fût bientôt un orage quasi permanent.

Il en faut beaucoup pour éteindre un soleil. Ou il en faut très peu, mais longtemps.

Le soleil était grand, plus personne n'était la pour l'alimenter. Lui qui avait été si brillant devait bien avoir des ressources pour se ré-enflammer. Et pendant ce temps la pluie tombait, drue et froide, éteignant peu à peu chaque foyer, chaque flammèche. Et le soleil s'éteint.

Le soleil souffrait de se voir ainsi, plus personne ne lui disait qu'il était beau. Petit à petit les autres étoiles et les comètes s'éloignèrent, ne virent plus le voir. A chaque tentative pour reprendre de l'énergie le gros nuage relâchait quelques gouttes. Pendant tout ce temps il lui expliquait combien le soleil devait se sentir chanceux de l'attention qu'il lui donnait. Car qui s’intéressait à un soleil éteint ? Et notre soleil fini par le croire, sans réaliser que c'est sa présence qui le gardait éteint. Il restait attaché à ce nuage, malgré les avertissements de ses amis, de ses parents, pensant qu'il devait se sentir reconnaissant qu'il reste à ses côtés. En ayant peur de se retrouver définitivement seul si le nuage le quittait.

Le monde est plein de soleils éteints qui sont persuadés que c'est de leur faute, qu'ils le méritent ou pire, qu'ils ne méritent pas les autres. Protégez vos enfants, nourrissez les pour qu'ils soient plus difficiles a éteindre, puis plus tard apprenez leur à ne pas regarder que leur flamme, mais aussi ce qui les éteints.

Protégez vous vous même, la bienveillance c'est aussi pour vous même. Evitez les orages, et quand on ne le peut pas, gardez bien en tête ce qu'ils sont pour moins les laisser vous atteindre.


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