Les mères coupables, même avant la grossesse.

 

 

 

 

L'illustration cache un message subliminal

Hello !

Je ne me souviens plus de si j'ai déjà abordé le sujet ici, mais Mademoiselle a mis quelque temps à bien vouloir se joindre à nous. Ce n'était d'ailleurs pas ma première grossesse, même si c'est la seule à être arrivée à terme. Je ne sais pas si le sujet vous intéresse, mais j'ai quand même prévu quelques articles dessus, et aujourd'hui on continue sur le thème de ces parents coupables de tous les maux par leurs superpouvoir psychiques :

Les mamans coupables de ne pas tomber enceintes.

Quand on a décidé de se reproduire, dans ma tête de génération-préservatif, tu ne te protégeais pas une fois et Paf, bébé dans le ventre. Attention, la version glam sitcom américaine, ou tu fais quand même de la salsa et des journées shopping avec les copines.  

Ca n'a pas fait paf du tout, et les mois passant tu découvres le merveilleux univers médical de ceux-ou-ça-fait-pas-paf.

C'est un milieu où tu peux croiser des gens fantastiques (coucou ma gynéco trop bien qui sait non seulement que ton utérus est accroché à une vraie personne avec des sentiments… mais aussi trucs de ouf super rare : que le fournisseur de spermatozoïde fait aussi partie de l'équation et que lui aussi peut avoir des sentiments et des affects liés à tout ça). Tu croises aussi des gens… avec moins de paillettes.


Donc me voilà partie dans la très glamour aventure de fait un bébé-quand-ça-fait-pas-paf. T'enchaine des exam hyper sympa (le mot "intrusif" prend toute sa signification) tu racontes tes trucs intimes qui pour toi sont… ben intimes alors qu'en fasse ils y voient juste des donnés à traiter… et au milieu de tout ça, vu que ça veut pas on te demande si tu veux bien aller voir un psy avant d'aller plus loin dans les démarches.

Franchement quand tu veux un bébé et que le temps passe, si on te dit que manger du saucisson dans une tenue bariolée ça peut t'aider, tu prends ta carte de fidélité chez Desigual (et Justin Bridou). J'ai fait une hystérosalpingographie et si tu sais pas ce que c'est TU VEUX PAS SAVOIR CE QUE C'EST. Alors moi le truc psy j'y croyais pas des masses, mais je suis open, j'ai pris le numéro de la spécialisée et j'ai pris rdv.


J'ai du y aller 5 ou 6 fois. En vrai je ne me rappelle même pas trop de quoi on a parlé. Mon côté très rationnel me disait que c'était pas hyperfonctionnel d'y aller, vu que c'était pour faire plaisir à la gyné. Manque de chance pour moi, je m'entends bien avec mes parents, tout allait a priori bien dans ma vie (à par la procréation donc) je voulais sincèrement ce bébé et son père aussi du coup, verdict…

Attention on met ses lunettes de soleil parce que ça pique un peu les yeux…

Je ne tombais pas enceinte parce que JE LE VOULAIS TROP. Ben oui madame. Voilà, abstraction faite de mon dossier médical qui n'est pas anodin, du fait qu'à ma connaissance AUCUNE étude scientifique n'ai jamais prouvé ce phénomène (j'ai pas cherché des masses après) si je ne tombais pas enceinte c'était moi qui voulait trop, alors du coup mon corps de voulait pas.

Pardon mais mon utérus doit être un p**ain d'ado alors. Ou faut qu'on m'explique comment à un moment on a pu en arriver là. Je veux bien qu'on cherche des explications à tout. Je suppose que un jour, quelqu'un à constaté que Maryline de la compta est tombée enceinte quand elle a laissé tombé ses efforts. Et que ça collait avec un autre cas alors on s'est dit que c'était une vérité. Et dans tout ça apparemment on s'est pas dit que c'était peut etre une théorie autoprédictive, qu'on allait voir les quelques cas aléatoires où c'est arrivé et ne s'appuyer que sur ça pour dire "ben vous voyez c'est vrai" et que touuuus les autres cas où ça a pas marché, c'était parce que c'était du à autre chose. 


Je vous laisse imaginer la violence du truc quand tu veux un enfant, que t'arrives pas a en avoir, que tu sais pas si ça va marcher un jour, et qu'on te dit que c'est ta faute, tu le veux  trop. Sauf que t'as pas de curseur à bouger pour le vouloir moins ton bébé.


Bon certains commencent à me connaitre, j'ai la chance d'avoir un mauv… euh… du caractere, alors il en faut un peu plus pour m'abattre. Mais c'est juste ce qu'il faut pour m'ennerver.

J'ai souvent tendance à accepter beaucoup des situations, parce que je les analyse, je les décortique et des fois j'oublie un peu que je les vis. Et d'un seul coup, quand on dépasse vraiment la limite, j'ai une sorte de déclic suivi d'un… attenttenttenttenttent…. What ?

Voilà, c'était ce moment what. Ca faisait un moment que les limites je faisais l'équilibre sur les mains dessus, et là on était tombé dans le gouffre du grand n'importe quoi.

Un reste de compétence sociale m'a aidée à lui expliquer gentiment que je n'étais pas trop trop d'accord avec sa théorie, et que des fois on trouve pas, soit parce qu'on ne sait pas, soit parce qu'il n'y a rien à trouver, et ce n'est pas grave, c'est pas la peine de balancer des conneries aux gens.

Aussi bien je ne me souviens pas exactement comment j'ai formulé ma réponse, aussi bien la sienne je pense que je la garderai en tête à vie.

Avec son air tout calme elle m'explique que les équipes médicales sont en lien avec elle et la consulte, et que tant qu'ils n'auront pas son feu vert ils n'accepteront pas d'aller plus loin médicalement avec moi. Et que là, elle, elle ne me sent pas prête à tomber enceinte et qu'elle ne donnera pas son accord.

Moi j'étais là, sur ma chaise, et j'écoutais cette *insérer le gros mot préféré* se draper dans sa toute puissance et se donner tous les droits sur mon corps et le droit d'y mettre un bébé dedans.

Tu connais ce genre de sourire qui dit que quelqu'un va passer un mauvais moment et qu'à priori ce n'est pas toi ?

Autant te dire que mon hysterosalpingographie (NE LE FAITES PAS), mon total look Desigual et moi-même, on lui a dit en gros qu'elle pouvait prendre notre collier de saucisson et s'en mettre un où on le pensait (spoiler alerte : c'était pas au frigo. Et oui je conserve mon saucisson au frigo). Bon c'était la version polie mais le fond était là.

Je n'ai plus jamais revu cette dame. Je suis retournée à l'hôpital et je leur ai dit que je n'y retournerais pas, ils m'ont dit "ok". Autant pour la toute puissance.

Je n'ai jamais arrêté de la vouloir. Je ne l'ai jamais "moins" voulu. Alors soit mon utérus a pris en maturité et a géré son trouble de l'opposition, soit ce serait gentil d'ajouter mon cas à la liste en faveur de "ta théorie elle est pourrie". 


Voilou j'espère que cet article vous aura parlé ! Et comme toujours, si vous ne voulez rien rater du blog  rejoignez nous sur la page facebook du blog, ou inscrivez vous à la newsletter !

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    audélia (jeudi, 19 août 2021 18:12)

    chez nous, cela a fait paf... Le bonheur.
    Cela nous est arrivé cinq fois.
    Cinq moments de bonheur infini.
    Et cinq moments de détresse absolue lorsque nos tout-petits nous ont quittés avant même qu'on puisse les tenir dans nos bras.
    Je suis passée par l'hystérosalpingographie. Je suis passée par la psy. Monsieur aussi.
    A deux aussi.
    Et lorsque nous avons appris que je n'avais guère de chance de donner naissance à un enfant, il m'a été dit que 'je prenais manifestement ce constat trop à cœur, cela étant une chose qui arrive'. Aucune proposition pour nous accompagner dans le deuil à ce moment-là.
    J'avais déjà eu droit à 'ne faites pas attention à ce que je fais' lors d'un curetage sans anesthésie. Nous venions de faire une écho qui montrait que le cœur de notre si petit ne battait plus alors que nous venions de choisir les meubles pour sa chambre, j'avais les pieds dans les étriers, fallait-il que je m'imagine à la plage ?